samedi 11 décembre 2010

La Victoire pour Galop1 !

Bonsoir à tous
Galop 1 est laissé ce soir en Martinique, et l'équipage quittera les Antilles pour rejoindre la France.
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C'est OFFICIEL : Galop 1 a remporté l'ARC 2010 dans sa catégorie multicoques !

- C'est la victoire d'un bateau rapide et efficace dans les conditions météo que nous avons rencontrées ( ce même Galop1 était arrivé en 2003,  2ème des multicoques)
- C'est la victoire d'un équipage, mais plus encore d'une équipe, qui a su monter ce projet et cette aventure des mois durant, avec ténacité,  pour arriver à le finaliser, puis le réaliser.
- C'est la victoire que nous dédions à la cause pour laquelle nous nous sommes engagés : la lutte contre l'HTAP, et nous offrons ce résultat aux patients et à leurs familles.

Un grand merci à Loïc, excellent régatier , tacticien et technicien, et un "special thanks" à Christophe, notre routeur, et à Anne Sophie, qui, par son aide précieuse,  a si bien su faire le relais entre la terre et le voilier.

Et bien sur, Nous voulons à nouveau remercier avec force et émotion tous ceux qui ont suivi cette 
belle aventure humaine et sportive, par les messages SMS de soutien qui nous 
sont parvenus quotidiennement, et qui à chaque réception, nous ont gonflé le 
moral.
Merci aussi pour vos commentaires laissés sur nos articles du blog, que nous 
avons tenté de rédiger variés, nombreux et sincères. Nous espérons que ces 
posts vous ont permis d'être un peu à nos côtés, jour après jour...

Evidemment,  l'aventure ne s'arrête pas là :

Ce sera une joie immense , quand, à notre retour en France, nous pourrons 
reverser une partie des dons de nos sponsors et partenaires, à l'association 
HTAP France.

A suivre... donc, toujours sur notre blog :
pour d'autres évènements futurs...

François
" Where there's a will, there's a way"   -  W.Hazlitt, 1822

Rodney Bay, Ste Lucie

 



Voici quelques photos supplémentaires, de notre arrivée sur la ligne, moment magique ou l'on touche le but que l'on s'est fixé.
A ce moment  la, on oublie les galères , les moments de doute et les heures passées a lutter contre l'océan.
Arborant les T-shirts HTAP France, c'est juste des instants de  bonheur, entre nous et partagé avec tous ceux qui nous ont suivi, qui ont parfois tremblé pour nous , et qui ont partagé bons et moins bons moments de cette traversée.

François

vendredi 10 décembre 2010

La terme ferme

Vendredi 10 Décembre 8h locales ( 13h France)
Ultime péripétie après avoir coupé l'arrivée hier soir: la drisse de Grand
Voile s'est coincée, obligeant à monter en tête de mat pour la couper et affaler la Voile...
Fafane, l'épouse de Julien était arrivée à Ste Lucie l'après-midi pour nous accueillir, et avec un bateau taxi, était même venue sur la ligne d'arrivée.
Nous avons reçu un bel accueil en rentrant dans la marina, par le comité ARC et les bateaux présents: quelle belle récompense !



Et contrairement à ce que nous pensions, aucun d'entre nous n'a ressenti le mal de terre en posant les pieds sur le ponton. C'est étonnant après tant de jours de mer.
Comme il n'est pas facile de redevenir terriens après avoir vécu aussi longtemps sur un bateau, c'est à bord d'Atika que nous avons passé une grande partie de la soirée à parler de voile, à refaire le monde... et à imaginer d'autres futures croisières au long cours que d'aucuns ne manqueront pas de faire.
Punch, Champagne et Chivas ont bien sùr... coulés à flots...
Il nous reste aujourd'hui, à nettoyer le bateau, puis déjà quitter Ste Lucie, pour déposer Galop1 en Martinique, avant de reprendre l'avion le 11 décembre.

jeudi 9 décembre 2010

Ligne d'arrivée !

Jeudi 9 décembre : 18h40 locales
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Notre catamaran Galop1 vient à l'instant de franchir la ligne d'arrivée de la Transatlantique ARC 2010.
Dans quelques instants, nous accosterons au ponton de Rodney Bay à Ste Lucie après plus de 18 jours et plus de 3000 miles parcourus depuis notre départ de Las Palmas aux Canaries.
Le classement nous sera annoncé demain par le comité organisateur, mais il est bien possible bien que nous soyons 1er des catamarans !
Bien qu'il ne s'agisse ni du Trophée Jules Vernes, ni de la Route du Rhum, inutile de vous dire que nous sommes satisfaits et fiers de ce résultat,plus qu'honorable!
Une fois à quai... ce sera sans doute la fête jusque tard dans la nuit. Le champagne est au frais dans le frigo du bord, et cette fois, pas de quarts à prendre. Nous serons tous sur le pont !
On vous racontera demain...
François

Terre en vue.

Jeudi 9 Décembre, 15h50 locales ( 20h50 France)
Ste Lucie 20 miles
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Que d'espoir suscité par ces trois mots magiques répétés à maintes reprises
dans nos jeux d'enfants en écho aux récits d'aventure ?
Aboutissement d'un voyage et parfois début d'une nouvelle vie, qui ne les a
pas déjà prononcé ?
C'est aussi la guérison tant attendue des malades.
C'est parfois la greffe pulmonaire pour les malades atteints de l'HTAP.
C'est alors une personne qui donne son corps à l'issu de son voyage pour
prolonger celui d'un autre.
Merci à eux et merci à Mélanie, directrice d'HTAP France, maman et jeune
greffée, pour son témoignage lors du 1er congrès patient à Lyon (cf "post"
correspondant).
Nous vous souhaitons à tous de découvrir un jour à l'horizon ce que vous
attendez.
La santé bien sur.
Amitiés à tous.
Bertrand

Le mot du capitaine

La transat se termine avec une sensation de projet bien achevé et nous laissera à tous d'innombrables souvenirs.
Il restera sûrement dans nos esprits des moments forts, parfois même durs (le passage de la deuxième dépression) mais pleins d'émotions.
Ce dont je me souviendrai c'est une sensation très forte de liberté.
Tout ces moments où personne ne nous dicte notre conduite, mais aussi les
avaries ou toutes les solutions se trouvent et doivent se trouver à bord.
En un mot, pendant une transat on est et doit être autonome et c'est à mon goût une vraie et belle valeur dans la vie...
Au cour de cette navigation nous n'avons pratiquement jamais exploité plus de 80% du potentiel de notre outremer 45, à part peut être je l'avoue mais il ne faudra pas le répéter au cours de ces 3 derniers jours (sans doute l'ivresse de l'arrivée...et qui sait peut être de la victoire). Je me souviendrai de la dernière nuit ou pour gagner encore quelques secondes ou tout simplement se faire plaisir on a navigué à 12 noeuds de moyenne sur le fond et à 14 noeuds sur la surface avec plusieurs pointes à 20 noeud et une à 21... C'était fabuleux!!!
Outremer a su me convaincre de l'efficacité des ces cata modernes, marins, légers mais surtout très rapides...
Tout à l'heure en arrivant on retrouvera votre monde, le monde des terriens avec ses bons mais aussi ses mauvais côtés...
En tout cas, cette navigation est une très belle aventure dans laquelle j'aurais beaucoup appris et c'est sur j'en ressortirai grandi...
Mais je tiens particulièrement à remercier et à féliciter mon équipage, car c'est eux qui m'ont invité à les guider et à les aider pour cette traversée.
Il y a également une personne que vous ne connaissez pas forcément mais qui est pour beaucoup dans cette réussite, et je le remercie énormément pour son fabuleux routage et ses bons conseils parfois même 24h/24 en cas de coup dur.
Merci Christophe!!!
Je n'oublierai pas Anne So ma fiancée pour son aide précieuse dans le cadre de nos communications entre notre bateau et la terre.
Et bien sur vous tous, nos femmes, familles et amis qui nous auront permis grâce à vos SMS de garder le moral et de ne rien lâcher tout au long de ces 19 jours en mer.
A tous un grand merci.
Amitiés
Loïc

J'ai encore rêvé d'île

Jeudi 9 Décembre 5h ( 10h heure France)
vitesse moyenne pendant la nuit : 12 noeuds ( pointes entre 19 et 21 nds)
Ce matin, impression étrange en fin de quart, comme si quelque chose s'achevait et allait bientôt nous manquer...
Pourtant, ces nuits ont été souvent longues, difficiles, mais c'était devenu notre rythme depuis une si longue période de navigation.
Et pour moi qui vais vivre ce lever ce dernier matin de traversée, j'attends avec émotion que les étoiles s'éteignent une à une et que l'aube pointe avec  cette pâle lueur rosissant l'Est, derrière le bateau.
J'attendrai... en écarquillant les yeux à l'horizon devant moi, vers  l'Ouest tant désiré.
Et lorsque de façon improbable, je pourrai distinguer la limite entre mer  et ciel... je découvrirai
" la Terre Promise".
Au départ, juste une ombre au lointain, presque à la surface, puis se dessinant plus précisément avec les premiers rayons du soleil : une île ! Ste Lucie, cette île dont nous avons rêvé et espéré, est maintenant juste devant nous. Je crierai volontiers, au reste de l'équipage, comme au temps de la vigie à  son poste sur le mat de hune: "Terre".
Je préfèrerai sans doute savourer silencieusement ce délicieux moment, et  laisser à mes amis découvrir , à leur lever, "l'autre coté de l'Océan".
Si tout va bien, nous arriverons à Rodney Bay, la ligne d'arrivée, en fin d'après-midi, vers 18 ou 19h locales.
Il nous reste aujourd'hui, à tenter de maintenir notre vitesse, en optimisant les performances du voilier.
C'est sûr que ce jour aura un parfum très particulier... et en fin de journée sans doute les effluves et les senteurs de la terre toute proche !
François

mercredi 8 décembre 2010

Les limites

Quelles sont vos limites ?
Quelles sont nos limites ?
Vous vivez l'aventure avec nous à travers la fenêtre de votre navigateur.
Nous naviguons enfermés sur notre bateau et encerclés par l'horizon.
Avons nous voulu repousser nos limites ou bien celles du bateau ?
Sommes nous à quelques heures de l'arrivée au bout de nos limites ?
La tension perceptible qui s'est installée ces dernières heures en est peut être un signe.
Quelles limites avons nous découvert, à nous même et à nos co-équipiers ?
Notre vision du monde, limitée à vos SMS lus sur l'écran du téléphone satellite, est-elle prête à s'ouvrir à nouveau sur l'extérieur ?
Une chose est sure, nous avons pensé à vous, à ceux qu'on aime et aux malades, sans limites...
Amitiés
Bertrand

Le Juju est bien vivant

Au vu des nombreux SMS qu'asuscité mon surnom dans le post du Bébert ( il est taquin ce garçon!), je tenais à rassurer mon entourage sur mon état de santé !! Tout ceci est à prendre avec recul mais il est vrai que la mauvaise météo de la première semaine ne m'a pas été favorable et à fait profiter tout l'équipage de belle
gerbes océaniques !!
La ligne droite est devant nous !! La durée de navigation estimée avant l'arrivée est de 30 à 40h !!
Nous avons moins 5h de décalage horaire.
Julien
PS : la preuve par l'image , au petit déj ce matin : forme resplendissante pour tous ! et on compte bien que ça dure jusqu'à l'arrivée ( et après !)

Dernière ligne droite

Mercredi 8 décembre. 7h locales ( 11h France)
Ste Lucie 350 miles
La journée d'hier a été assez ventée, avec une bonne moyenne au niveau vitesse.
Cette nuit, le vent a un peu mollit à 15 nds, avec une vitesse de progression en dessous de 10nds. Espérons que le vent forcisse un peu aujourd'hui...
Nous avons doublé 2 bateaux hier, dont l'un avec lequel nous sommes rentrés en communication VHF. Il s'agit d'Alaya 3, un monocoque 60 pieds, flambant neuf. Nous avons pu discuter avec Roc, un médecin français rencontré à Las palmas, qui était en attente d'embarquement, et qui a eu la chance de se voir proposer une place d'équipier sur Alaya.
Cette nuit, nous avons doublé encore un voilier assez proche, sans toutefois l'identifier.
Maintenant, nous avons réellement hâte d'arriver. Tout reste très humide à bord. Impossible d'aérer les cabines en entrouvrant les hublots, à cause des embruns et des vagues. Nous avons tous eu la mauvaise expérience être réveillé en pleine nuit par l'équivalent d'un seau d'eau salée ! Pas agréable.
Franck en a encore fait les frais cette nuit...
Donc tout est fermé, et la chaleur dans les couchettes, associée à l'humidité, rend le repos difficile.
Même dans le carré, il est prudent de ne pas aérer.
On est vraiment bien que dans le cockpit, a l'arrière, à l'air.
Et pour nous débarasser de cette humidité poisseuse, difficile de compter sur les douches.
Nous rationnons l'eau pour cette fonction, car nous limitons les heures de moteur pour recharger les batteries et faire fonctionner le dessalinisateur. Le niveau de Gasoil est bien bas.
Il ne reste qu'à rêver d'une bonne douche à l'arrivée
François

mardi 7 décembre 2010

L'équipage

- Loic est le premier skipper à traverser l'atlantique en solitaire avec 4 co-équipiers!
- Franck, spécialiste des voiles et des flux laminaires (atavisme aidant), n'a pas su nous convaincre, sauf en couture. Expert en noeuds sur bout (terme de marine signifiant cordage) rouge, il est devenu notre Doc Gynecker !
- François, toujours un connecteur à la main prêt à être enfiché, est le maître de l'informatique et notre responsable des transmissions même s'il a parfois la tête dans les étoiles !
- Julien, notre "grand corps mort malade" reste cependant tellement dévoué qu'il se serait proposé comme ancre flottante en cas de tempête. Même sa femme ne le reconnaîtra pas sous MERCALM ! Il nous ravit quotidiennement d'expressions de son jus "à faire fumer la banette" (la bannette est la couchette du marin)
- Bertrand, en accès maniaque entre deux siestes, éternel blessé (de la cheville avant le départ et du Vième doigt droit pendant la traversée),
échappe ainsi aux corvées quotidiennes pour écrire des "post" qu'il est le seul à comprendre (et encore !). C'est le bouc émissaire de Loic. Le temps pour lui, comme les connections entre ses neurones semblent s'être grippés à jamais au départ de Las Palmas !
Bertrand

le temps qui passe

On pourrait penser que la vraie liberté , sur un voilier, est de déconnecter complètement, et d'aller jusqu'à oublier nos repères de temps.
Rythmé par les levers et couchers de soleil, on perd rapidement la notion des jours de la semaine, et du nombre de jours déjà navigués depuis l'appareillage.
On se laisserait volontiers porter ainsi, à perdre cette relation au temps qui passe.
Pourtant, de tous temps, la notion précise de l'heure a été et reste un élément primordial.
Bien sur, actuellement avec nos instruments de navigation modernes ( GPS et ses logiciels de navigation, voire connexion internet via téléphone satellite), l'heure précise nous est presque imposée.
Le chronomètre de bord a représenté longtemps, avec le sextant, l'instrument de référence pour faire le point, et se situer sur la carte, au fur et à mesure de sa
progression. ( savez vous que pour étalonner son chronomètre de façon quotidienne, une simple radio captant France Inter, permet de synchroniser sa montre avec les tops horaires diffusés à l'heure ronde ? )
Pour les amoureux des montres, ces chronomètres de marine restent avec leur charme un peu suranné, de beaux objets, qu'ils soient à mouvement manuel ou automatique. Les montres à quartz ( ce que nous avons à bord) , les ont, malheureusement, depuis longtemps, supplantés.
Même accro à la technologie de pointe (et j'en parle en connaissance de cause avec GPS et systèmes de navigation embarquée dédiés), on ne peut qu'être un peu nostalgique à l'évocation de ces magnifiques instruments de navigation "à l'ancienne": sextant et chronomètre demarine.
François
"... les Chronomètres, au nombre de deux généralement, se remontaient chaque jour avec précautions, étant donné leur importance; le capitaine lui-même en conservait les clefs et il en avait un soin tout spécial..."
L.Lacroix - les derniers Cap-Horniers

La vie du TACK au Tact

Le TACK est le point d'armure (ancrage à la coque) du spi, cette grande voile avant en forme de "bol d'air".
Souvent multicolore, le notre est d'un blanc papal.
Brandi comme un spectre, il se gonfle pour porter loin les valeurs de notre croisade.
L'envoyer et l'affaler (le laisser tomber et le rattraper avant qu'il ne tombe dans l'eau !) est à chaque fois un moment solennel.
Le régler demande tact et mesure dans une attention constante.
Voile de vitesse, elle est néanmoins la plus fragile.
Suspendue au grès du vent comme la vie au dernier souffle, elle symbolise plus qu'une autre l'intensité de l'instant présent.
Elle est pour tous la plus belle, beauté fragile voire éphémère, comme la vie...
Bertrand
PS : Citation marine de Loic qui sied parfaitement au spi: Une manœuvre réussie est une succession de catastrophes évitées de justesse.

600 miles

Mardi 7 décembre 7h locales ( 11h France)
Nous avons changé de fuseau horaire et avancé la montre d'1 heure ( Pour éviter les effets du Jet-Lag, préférer les traversées en bateau qu'en avion... c'est plus progressif !)
Nous sommes à 600 miles de l'arrivée .
Depuis quelques jours, portés par l'Alizé, nous avons tendance à compter la distance nous séparant de Ste Lucie.
Sans doute est-ce parce que cela fait maintenant plus de 15 jours que nous sommes en mer, et parce que nous sentons que l'autre rive se rapproche.
De plus, depuis que nous sommes sur l'autoroute alizéenne, l'allure constante et stable, toujours sur le même bord, engendre sans doute un peu de monotonie.
La journée d'hier et la nuit ont vu notre voilier progresser entre 10 et 12
nds, avec une pointe cette nuit pour Bertrand, sur un surf, à 19 nds ! [ NB : pourquoi parle-t-on de surf ?
Le vent et la houle vont dans le même sens, qui est aussi celui de la direction du bateau.
Les vagues nous rattrapent donc par l'arrière, et soulèvent le cata.
Une fois en haut de la vague, il la redescent, comme le ferait un surf, en induisant une accélération notable pendant plusieurs secondes. ]
Nous avons eu un mail de nos amis d'Atika : Ils ont eu également pas mal d'avaries, tant au niveau électrique que des drisses de Grand Voile.
Leur catamaran, plus récent et plus rapide, est soumis a des contraintes encore plus grandes que le notre, et l'équipage nous rapporte des vitesses oscillant entre 19 et 22nds, ce qui sollicite beaucoup le matériel.
Les 2 autres catamarans qui se trouvent devant nous, sont , sur le papier, moins rapides, et leur position , bien devant nous est ( peut-être ? ) liée au fait qu'ils ont fait , il y a quelques jours, de nombreuses heures de moteur pour avancer alors qu'ils étaient dans la pétole...
Nous en saurons plus une fois à Ste Lucie...
Encore une belle journée ensoleillée et venteuse qui s'annonce: Tant mieux !
François
PS : sur les étoiles :
Je m'étonnais depuis quelques nuits de voir un groupe d'étoiles ressemblant à la croix du Sud.
Je ne pensais pas qu'on puisse la voir, étant dans l'hémisphère Nord.
Après quelques recherches, il s'avère bien qu'il s'agit de la Croix du Sud, matérialisant le Sud géographique, et visible depuis le Tropique du Cancer, où nous sommes.
Aussi, depuis l'endroit ou nous nous trouvons, nous voyons à la fois l'étoile polaire, indiquant le Nord, et la Croix du Sud indiquant le Sud .

lundi 6 décembre 2010

Poussières célestes

S'il est un moment privilégié, c'est bien celui, où, quand les lumières du carré s'éteignent une à une, je m'allonge dans l'obscurité du cockpit... à regarder le ciel.
La nuit est totalement noire, sans lune, depuis des jours (puisque maintenant celle-ci se lève et se couche en même temps que le soleil).
La myriade d'étoiles de la voûte céleste s'offre chaque soir à mes yeux avec chaque fois le même émerveillement. Nous avons appris à reconnaître quelques étoiles qui nous accompagnent ainsi
depuis des nuits : la constellation d'Orion avec ses deux étoiles majeures Rigel et Beltegeuse, les 3 étoiles alignées dessinant sa ceinture, ( sans compter la nébuleuse d'Orion, nuage de gaz et de poussières, seul amas galactique visible à l'oeil nu ou aux jumelles).
Sirius, non loin de là, se situe, avec Orion, dans notre tableau arrière, à l'Est en début de nuit, pour se retrouver dans les haubans, à l'avant, vers
l'Ouest, juste avant le lever du jour.
Il y a aussi, la très brillante planète Jupiter, presque au zénith, qu'il ne faut pas confondre avec une étoile.
Vega (dans la constellation de la Lyre) , étoile très lumineuse, reste dans le cadrant Nord Ouest de notre voute céleste.
Et puis, on ne peut manquer Venus, première levée et dernière couchée ( photo jointe)
Il ne se passe pas plus de quelques minutes, que, les yeux écarquillés, on ne voie une étoile filante (astéroïde)
( ... toujours faire un voeu !)
Et puis, cette bande laiteuse, qui partage le ciel, n'est autre que la
voie lactée, c'est à dire notre galaxie vue par la tranche, comme si on était situé au milieu du disque...
Nous ne voyons , à l'oeil nu, que 2500 étoiles.
C'est plus qu'infime par rapport aux 120 milliards d'étoiles composant notre propre galaxie, et encore plus microscopique comparé aux milliards de galaxies de l'Univers.
Tout cela a de quoi donner le tournis, et induit bon nombre de réflexions, et de questions sans réponses :
- L'univers est il fini ou infini ?
- comment imaginer, avec notre échelle de temps, que la lumière de Rigel que nous perçevons cette nuit, a été émise par cette étoile il y a 1400 ans.. et ne parvient à notre oeil qu'aujourd'hui ?
- qu'y avait-il avant le Big Bang ?
- pourquoi dans ces milliards de galaxies, la vie n'existerait-elle pas, sous quelque forme que se soit ?
- et bien sûr, on ne peut s'empêcher de penser à une dimension plus mystique de la naissance de l'Univers et d'un possible Grand Ordonnateur...
Avant que , hypnotisé par un tel spectacle, le sommeil ne gagne, j'imagine que les grands navigateurs, de Magellan à Vasco de Gama ou La Pérouse ont, eux aussi navigué sous ces mêmes étoiles, et les ont utilisées pour traverser les océans.
Ils les connaissaient déjà parfaitement ( puisque nommées et répertoriées par les Égyptiens), et c'étaient leurs guides dans ces longues traversées. Je termine donc ma rêverie par des pensées mêlées d'admiration et d'effroi pour ces fantastiques marins, aventuriers partants à la découverte de terres hypothétiques au delà de ces mers inconnues, sans réel espoir de retour...
Parmi les compagnons timides qui partagent la solitude d'un quart, volé à la course du temps, le fait de barrer sous les mêmes cieux et en suivant les mêmes étoiles qu'on cotoyé ces navigateurs est un privilège et un instant
de bonheur !
François

surf 'n go

Lundi 6 Décembre 7h (10h France)
On est sur des rails !
Hier, après avoir réparé le point de drisse du Genaker, nous avons renvoyé toute la toile, nous avons marché fort toute la journée.
Et cette nuit, Galop 1 est resté toujours au delà de 12 nds de vitese, avec de nombreux surfs entre 14 et 17 nds. Ça envoie !
Ste Lucie n'est qu'à 850 miles ce matin.
Cette fin de nuit, un voilier en cible dans le babord avant.
Le soleil se lève... Je vais enfourner les baguettes précuites pour le petit déjeuner, le temps que les équipiers émergent.
François

dimanche 5 décembre 2010

Ligne de vie

Les lignes de vie sur un bateau sont des filins , arrimés
sur le bateau. Lorsque la mer et forte et la nuit noire, nous crochetons notre harnais de sécurité, lui confiant un peu de notre vie.
De la ligne de vie de notre bateau à celle inscrite au creux de nos mains, il existe peut-être un lien ; la première préserve la seconde.
Pourtant, comme toute sécurité, elle entrave également notre liberté d'action et de mouvement ;
l'éternelle rivalité sécurité - liberté !
Franck

TGV

Dimanche 5 décembre 8h ( 11h France)
Ça y est !
Depuis 24 heures maintenant, les Alizés sont là. Bien établis a 20nds de Nord Est, ils nous poussent en ligne directe vers Ste Lucie.
C'est conforme aux fichiers météo que nous avions chargés, et aux prévisions de Christophe, notre routeur.
Ciel d'alizés avec ses multiples cumulus et ses quelques grains ( pas
suffisamment drus pour prendre la douche sur le pont...)
C'est enfin la Traversée à grande Vitesse ( TGV) que nous attendions depuis des jours.
En 24 heures, nous aurons parcouru 250 miles.
Il nous reste à peine plus de 1000 miles à parcourir.
Toute la nuit, la vitesse n'est jamais descendue en dessous de 10 nds, avec des pointes jusqu'à 16 nds, et des surfs réguliers sur la grande houle a 13 nds. La sensation de vitesse est vraiment impressionnante.
Bref, le bonheur serait parfait, si au milieu de la nuit, le point de drisse ( en haut) du genacker ( le grand foc) n'avait lâché.
Nous avons du repasser sous solent ( le petit foc), qui est suffisant en taille et ne nous pénalise pas , vu les bonnes conditions de vent.
Il va y avoir sans doute encore pas mal d'heures de couture à faire ce jour.
Dans la nuit, nous avons doublé au loin 3 voiliers. ce matin, personne à l'horizon, ni derrière, ni devant.
Cap, droit devant... les Antilles !
François

samedi 4 décembre 2010

Le temps des quarts de nuits

Bonjour à tous,
Samedi 4 décembre 15h locales ( 18h France)
1230 Miles de Sainte-Lucie.
Nous marchons depuis ce matin à 10 Nds de moyenne avec pointe à 14 Nds cap
270° en route directe.
Les Alizés semblent bien s'être enfin invités ! (alternance spi et genaker)
La nuit dernière fut des plus calme, chaude, claire et sans lune, une nouvelle occasion d'avoir un temps de quart de nuit exceptionnel pour comtempler des milliers d'astres que nous arrivons maintenant pour certains à nommer (grâce au bon savoir de François).
Le tour de quart s'est plus ou moins naturellement reparti ainsi depuis la première semaine : Julien 21h-23h30, Franck 23h30-2h, Bertrand 2h-4h30 puis François 4h30-7h. Loïc est hors quart mais sollicité en cas de manoeuvre ou modification de réglage ou du vent.
Ce moment de quart est un temps particulier et privilégier de parenthèse dans le rythme de notre vie à bord. Nous devons rester concentré pour la bonne marche du bateau et visualiser les autres navires (on en voit depuis 2 nuits) et leur trajectoire.
Ce rendez vous quotidien avec nous même est je crois maintenant apprécier de tous. Il permet aussi à chacun de se retrouver et de se laisser aller à diverses réflexions, interrogations, voire recueillement.
Bien que solitaire, le quart est un grand moment de partage avec les personnes importantes de chacunes de nos vies. La relève de quart est aussi un moment fort. Sans qu'il n'y ai forcément beaucoup d'échanges, on ressent une complicité grandissante chaque nuit, Avec une solidarité bien présente. Je profite également de ce petit post pour remercier chacun d'entre vous pour vos Sms écrit sur le blog que nous reçevons bien mais pour lesquels nous ne pouvons répondre.
Julien
PS : photo Franck et François sur le trampoline, préparant l'envoi du spi

calme blanc

Samedi 4 décembre 7h locales ( 10h France)
Le vent est tombé totalement hier fin d'après-midi , après pourtant, une journée prometteuse ( vent établi 15-20nds , allure grand largue sous spi a 13 nds).
Du coup, avec cette mer d'huile, tout le monde est allé prendre un petit bain au beau milieu de l'Océan : rafraîchissant...avec 5000m d'eau sous les pieds.
Ce calme plat a malheureusement ensuite duré, et nous avons plus ou moins "fait le bouchon " toute la nuit. C'est usant, ce manque de vent ...
Quelques feux de voiliers à l'horizon pendant la nuit. Nous sommes vraisemblablement dans le peloton des voiliers. Ce matin, on a l'impression que le vent de Nord Est se lève un peu. On y croit et on croise les doigts !
( notre ami Albert, l'oiseau blanc, lui , croise les pattes)
François

A la voile... et au moteur

Sur un voilier, l'énergie est comptée.
La traversée à la voile seule semble un peu utopique
L'électricité est nécessaire pour la lumière, les instruments de bord,
l'ordinateur, le réfrigérateur, le téléphone satellite, le pilote
automatique et le gourmand désalinsateur. Tout ce beau monde a besoin
d'électricité et les seuls panneaux solaires ne peuvent y subvenir.
Et pourtant, sur le bateau, pas de machine a café, de sèche cheveux (...),
de congélateurs, de télévision, de machine à laver quelconque ou de micro-onde.
Du nécessaire.
Le moteur thermique (diesel) est donc indispensable pour recharger les
batteries à la façon d'un groupe électrogène. Galop'One a 2 moteurs, qui
peuvent servir non seulement à se déplacer mais aussi à produire
l'électricité nécessaire ou encore produire l'eau chaude (sympa pour les
douches ou la vaisselle).
Dans notre configuration actuelle, les moteurs tournent environ 3 heures par
jours (débrayées, sans propulsion), uniquement pour recharger nos batteries
chauffer l'eau et transformer l'eau de mer en eau douce. La production
d'eau douce est d'environ 30-40 l/jour destinée essentiellement aux douches
et à la vaisselle. Autant dire que celles-ci doivent être optimisées ! Nous
pourrions boire l'eau produite pas le désalinisateur, mais par sécurité,
nous sommes partis avec un grande provision d'eau en bouteille (suffisante
pour la traversée, soit 2 litres par personne et par jour).
Franck

vendredi 3 décembre 2010

Nos femmes nous donnent des ailes....

Merci à nos femmes et mères ou future femme et mère de nos enfants (pour Loic).
Merci de leur patience au cours de ce projet à rebondissement qui a occulté parfois d'autres priorités.
Merci de leur compréhension et de leur acceptation.
Merci de leur soutien qui reste quotidien grace au SMS envoyé par le blog, Onglet "Nous suivre" :
Au hit parade des SMS, les trois premières places sont dans l'ordre :Anneso, fiancée de Loic, Fafane épouse Julien et Zezette, épouse de Bertrand.
Que ferait-on sans "ailes" à part traverser l'atlantique à la voile ?
Nous avons donc bu notre première bouteille de champagne sous les alizées en pensant particulièrement à elles !
Nous les embrassons toutes très fort et surtout à pleins poumons !
Bertrand, François, Franck, Julien, Loïc

Le temps du pain

Presque chaque jour, nous faisons notre pain, aux olives, aux noix, façon fougasse ou non mais, bien souvent, c'est encore nature que nous le préférons.
Quoi de plus élémentaire que le pain, farine, levure sel et eau mais aussi, facteur essentiel, le temps.
Chacun d'entre nous redécouvre la joie du geste simple et du pétrissage de la pâte. C'est aussi de la patience, donner du temps au temps pour que la pâte lève avant de l'enfourner dans le four chaud.
Le pain, c'est le plaisir quotidien du repas partagé, un geste presque biblique, et, pour reprendre le poste de mon frère, un geste plein de sens.
Franck

Passager du vent

vendredi 3 Décembre 7h locales ( 10h France)
Nuit compliquée au niveau du vent, irrégulier et tournant.
Nous sommes repassés au près, et au lever du jour... plus de vent.
les alizés se font encore désirer !
Notre ami l'oiseau est toujours avec nous. Il a dormi a l'avant du
trampoline, debout, la tête sous l'aile.
Visiblement il ne s'agit pas d'un oiseau marin, mais sans doute d'un
migrateur égaré, qui a trouvé notre esquif comme bouée de sauvetage.
Nous ne serions pas surpris qu'il reste avec nous jusqu'au bout du voyage, ou au moins jusqu'à ce qu'il aie repris des forces pour repartir.
Il a plu cette nuit, et il a pu boire. Nous avons tenté, hier, de lui donner du pain... sans succès.
PS : si un ornithologue amateur peut nous dire de quelle espèce il s'agit ? ( on dirait un jeune héron ou autre échassier)

jeudi 2 décembre 2010

Tous des malades !

Julien a le mal de mer dans la tempête...
Loïc, le sang de la régate coulant dans ses veines, est malade de ne pas
avancer sans vent...
François est emprunt d'une folie inexplicable, il s'est mis à philosopher.
Franck, malgré sa baignade d'hier, reste obsédé de retourner à l'eau, au
milieu de nulle part.
Un oiseau s'est posé ce jour sur notre coque tribord avant.
Il est sûrement malade lui aussi, ou tout simplement épuisé.
Cet handicap l'a isolé à jamais de son groupe d'oiseaux migrateurs (on
admire ici mes connaissances ornithologiques ou ma capacité à fabuler, mais
qu'importe la vérité si elle existe ?).
Maladie et isolement vont souvent de paire.
Isolement personnel, en se refermant sur soi, en n'acceptant plus de vivre.
Isolement familial en ne voulant plus partager son quotidien par pudeur,
fierté ou protection de soi et surtout de ses proches.
Isolement social en perdant son travail et tout ce qui peut en découdre.
En tant que bien portant, et même en temps que médecin, nous avons souvent
du mal à équilibrer nos rapports avec les malades, proches ou moins proches.
Le partage de notre aventure avec vous et les malades de l'HTAP aura je
l'espère permis de rompre un peu cet isolement et créer du lien entre nous
tous.
Amitiés.
Bertrand
PS : Ci joint la photo d'Albert que nous avons recueilli ce 2 décembre.
Ainsi l'a t-on prénomé, nos femmes ne voulant pas de rivale sur le bateau...

L'appel du large

Qui n'a jamais rêvé de partir en direction du large, quitter la terre de vue, étirer en haute mer la longue traîne du sillage pendant des heures, des jours, des semaines, sans souci du demi-tour vers le point de départ?
On peut partir pour toujours, pour un an, pour quelques mois ou quelques semaines seulement.
L'important est de tourner l'étrave vers la haute mer, et d'allonger un peu plus chaque jour le trait qui matérialise sur le routier le chemin de l'évasion, le plus droit possible vers l'horizon.
Atlantico, c'est le nom que portent les chevaucheurs d'Océans.
Pour tous, un besoin de se dépasser, de vivre intensément une aventure rapide ou prolongée, dont ils ont rêvé pendant des nuits, des mois, des
années.
Nous sommes désormais de ceux-là !
François
"...Vivre sa vie comme un rêve, faire de son rêve une réalité...
A.de St Exupery"
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Jeudi 2 Décembre 16h locales ( 19h France)
Après une période sans vent ce matin, il semble que souffle timidement
l'alizé de Sud-Est, ce qui nous permet une cap sous spi au 270°, c'est à
dire cap direct sur Ste Lucie
Cela va-t-il durer ? Nous l'espérons.

Pas encore l'autoroute...

Jeudi 2 Décembre 7heures locales ( 10h France)
Après une journée passée hier au portant , avec envoi du spi en fin d'après midi, le régime des alizés ne semble pas encore bien établi.
Cette nuit, nous sommes à nouveau passé à une allure de près, qui s'affirme ce matin avec un vent passant d'Ouest... c'est à dire ou on veut aller !
le ciel est toujours chargé, et l'air chaud et humide.
La météo nous donne encore 2 jours de ce régime de vent, peu favorable, avant que les alizés s'établissent vraiment, dans 2 jours.
C'est à nouveau une dépression, à notre Nord, qui empêche les vents d'Est de s'installer et de nous pousser jusqu'aux Antilles.
Cette fois, nous n'irons pas "jouer" dans cette dépression, et nous attendrons sagement que les vents favorables s'établissent.
Cette année, les vents sont vraiment capricieux pour une transat. On lit sur tous les livres de voile :
" Hisser les voiles aux Canaries, et les affaler aux Antilles, voilà résumée la traversée de l'Atlantique"
ce n'est pas vraiment ça cette année pour nous !...
Notre position : Nous nous retrouvons ( bien qu'aucun voiler visible autour de nous) avec le gros de la flotte.
Il semble que nous soyons dans les 30émes au classement. Il faut savoir que beaucoup de bateaux, du fait du manque de vent, ont fait 24 heures, ou plus, de moteur. cela explique en particulier que quelques catamarans soient devant nous. Ce classement ne veut donc pas dire grand chose pour l'instant.
En tous cas, il nous faut relever ce challenge de tenter de passer 1 à 1 les voiliers qui nous précèdent.
dès que le vent sera mieux établi, nous enverrons la cavalerie. Notre concurrent direct ( Atika2) nous a fait savoir qu'il avait, lui aussi subi dans le mauvais temps, quelques avaries. Il est un peu devant nous...
en ligne de mire
François

mercredi 1 décembre 2010

Nous touchons du doigt les alizés

Mercredi 1er décembre 15h locales ( 18h France)
Bonjour à tous,
Ce ne sera pas une parole de philosophe marin aujourd'hui mais quelques bonnes nouvelles de notre périple !
Depuis cette nuit nous touchons enfin nos premiers alizés, ce vent délicieux mais capricieux dont nous rêvons depuis le départ !
Nous avons mis une bouteille de champ' au frais pour fêter ça ce soir.
La navigation est confortable au portant sous GV et genacker.
La mer est peu formée et présente une discrète houle régulière.
Nous descendons encore sud-ouest pour éviter une zone anticyclonique de  pétole située à l'ouest.
Nous devrions faire cap vers l'ouest direction Sainte Lucie d'ici 24h.
Tout cela sans certitude car la météo est capricieuse et changeante.
Alors nous implorons Eole pour qu'il nous porte à bon port et ne mollisse  pas.
François et Franck ont pêché 2 petites bonites à la traine que nous avons savouré en sashimi avec une petite sauce soja à l'apéro de midi.
Nous profitons également de la chaleur pour faire quelques lessives et bien
aérer nos banettes qui sentent une odeur assez forte proche de celle du marsouin !
Nous réalisons que nous sommes encore loin, minuscules et dépendant du  souffle avec une pensée particulière à tous nos amis et patients atteints  d'HTAP.
Un immense merci à tous pour votre soutien et vos encouragements envoyés par  sms sur notre blog.
Julien

Le sens

Le sens du vent.
Le sens de notre transatlantique "à pleins poumons".
La direction à prendre.
Le sens de notre vie.
Nous voulions aller à l'ouest et il nous fallu choisir entre l'option nord
et l'option sud !
Quel sens à cela ?
Nous avons touché du doigt un vieux rêve, personnel ou emprunté, solitaire ou partagé.

Nos parents (à Franck et à moi) n'y trouvaient aucun sens, par amour, pour nous dissuader et nous protéger.
Franck trouve du sens à cette transatlantique dans la possibilité de se baigner au milieu de l'océan !
Nous même avons souvent douté du bon sens de cette histoire n'étant pas marins chevronnés, loin sans faut.
L'évidence nous apparaissait tellement lointaine que nous avons réfléchi ensemble au sens que cette aventure prenait pour chacun (cf la plaquette).
Plus encore, nous avons voulu nous associer à une cause "universelle", celle de l'HTAP dont un de mes meilleurs amis, Sylvain "souffre", combat ou plutôt vit avec réalisme et volontarisme.
Ce nouveau sens ne nous à pas paru toujours évident, pas plus qu'à d'autres personnes, notamment dans notre entourage, mais Sylvain nous a encouragé.
Pendant les heures difficiles que nous avons passé dans le gros temps, la question du sens m'est revenu souvent...
Pourquoi se mettre ou se sentir en péril au milieu de l'océan alors que l'on est heureux chez soi, au travail...
Finalement, ce sont vos témoignages, ceux de nos familles, de nos amis et des anonymes qui ont donné le plus grand sens à ces derniers jours.
Merci à vous
Merci à Franck PAGANI, philosophe et politologue auto didacte, révolutionnaire contenu et coiffeur le reste du temps qui m'a conseillé de lire L'espèce fabulatrice de Nancy HUSTON pendant cette transatlantique !
Bertrand

mardi 30 novembre 2010

Monsieur Propre

Mardi 30 Novembre 16 heures locales ( 19 h France)
Le bateau a retrouvé un allure plus accueillante :
- les planchers ont été démontés et nettoyés
- les cales asséchées
- les cabines aérées et les matelas sont enfin secs, bien qu'encore salés
- les toilettes sentent "meilleur"
- les cirés, vêtements et chaussures finissent de sécher
- le tri a été fait dans la nourriture périssable ( fruits et légumes frais...dont certains ne l'étaient plus vraiment)
- l'odeur a l'intérieur du carré et des cabines est plus agréable qu'elle ne l'a été.
Nous aussi avons une allure plus fraîche, douchés et rasés.
Bertrand perd , du coup, son coté " vieux loup de mer", qui, si l'odeur n'était pas si tenace, lui allait si bien.
Et pour la 1ere fois depuis plusieurs jours, nous avons fait un vrai déjeuner à extérieur, dans le cockpit ( salade tomates/feta/pâtes, tarte à la carotte [une recette de Loïc...], melon, avec un rosé d'Anjou frais )
Bref, voila qui nous redonne de vrais repères.
Nous continuons notre descente Sud, dans une brise légère et toujours au près, avec une mer maintenant calme. Le vent a tendance à faiblir encore malheureusement ( oui... on n'est jamais content... trop puis trop peu !)
La ligne à la traîne a été envoyée, mais pas encore de prise; ce serait bien de pêcher, car nos réserves de viande sont épuisées, et nous ne tenons pas à aller jusqu'au bout qu'avec des conserves...
Les cirés vont être rangés, nous espérons, de façon définitive.
La température de l'air est douce, proche de 26°.
Il parait qu'il neige... en France ?
François

Humidité, quand tu nous tiens

Mardi 30 Novembre 9h locales ( 12h France)
Lorsque la mer est agitée, la vie sur un bateau devient beaucoup moins agréable.
Comme le bateau bouge beaucoup, à la façon d'une attraction de fête foraine, ouvrir les hublots pour aérer est impossible.
Comme les vagues prennent plaisir à se vautrer sur le pont dans une joie féroce et que les fameux hublots, bien que fermés ne sont pas totalement hermétiques.... il s'ensuit des literies humides sinon trempées. les draps sont eux-même humides de sorte que c'est à peine si on s'en rend compte.
Toujours dans le gros temps, malgré nos cirés, la moindre manoeuvre en extérieure trempe.
Comme rien n'est réellement prévu pour que membre de l'équipage puisse prendre ses affaires humide, il y a un gros tas dans le carré... Avec le sel et l'humidité ambiante, rien de sèche et tout est gluand de sel.
J'ai bien réfléchi aux explications que mon père pourraient avancer pour expliquer ce phénomène du linge salé qui ne sèche pas ; les cristaux de sel absorbent l'humidité et la retienne.
L'odeur qui résulte de ces diverses macérations est des plus agréables et descendre dans les coursives où les effluves lourdes de bêtes féroces se mêlent aux odeurs de fruits et légumes à la maturation avancée, demande une certaine motivation..
Bref, tout cela, aujourd'hui, c'est fini !
Nous allons pouvoir ouvrir la cocote minute avant qu'elle n'explose : ménage et lavages sont au programme... avec joie ! (non pas pour les tâches à effectuer, mais pour le résulat une fois terminées)
Franck

lundi 29 novembre 2010

Explications de route

Lundi 29 Novembre 11h locale ( 14h francaise)
( nos messages sur le blog sont maintenant décalés pour vous, à l' heure
française, car nous changeons régulièrement de méridien / le commentaire
posté par nous le matin ne vous parviendra que dans l'après-midi )
Nous avons passé la nuit juste sous grand-voile, du fait du foc réparé, mais non envoyé pour la nuit, sécurité oblige .
(et nous avons bien fait, avec un gros grain en milieu de nuit avec des rafales à près de 50 nds...)
Néanmoins, nous avons quand même tracé vers le Sud a 6 nds de moyenne, toujours au près.
Ce matin, renvoi du foc, avec un vent établi a 20nds, qui devrait faiblir,  et une mer qui s'assagit ( un peu).
Vous l'aurez compris, l'avarie avec la déchirure du foc d'hier nous a fait  modifier un peu notre route.
- Nous avions prévu de poursuivre vers l'ouest à l'arrière de la dépression et profiter des vents qui nous auraient permis de faire du Sud Ouest et nous  rapprocher des Alizés du Sud tout en se rapprochant des Antilles.
- L'avarie de voile , combinée a la grosse houle parfois déferlante, ne  permettait plus de faire ce cap sous Grand Voile seule
- C'est pourquoi la route actuelle va nous faire perdre pas mal de temps,  avec un tracé moins favorable, et un retard par rapport à ce que nous avions prévu.
C'est dommage, mais c'est ainsi... il faut s'adapter aux conditions.
Nous espérons nous retrouver dans le groupe qui fait une route "centre", et une fois dans les Alizés, nous espèrons bien tenter de rattraper quelques heures
François

dimanche 28 novembre 2010

journée repos et bricolage

Bonsoir à tous,
Comme vous l'avez toutes et tous surement vus nous traversons actuellement
depuis 3 jours une petite dépression.
Ca y est, on en aura bientôt fini, nous reprendrons apéritifs et repas en
terasse, le tout après avoir "lancé"le spi et rangé sa "chambre", comme
dirait Franck.
Mais ça, ce sera pour demain soir, voire plutôt après demain.
Aujourd'hui, comme vous le verrez au pointage, on a du ralentir, privé de
notre voile d'avant (le solent pour les voileux) un petit peu déchiré ce
matin par un grain un peu moins sympas que les autres.
Activité de l'après midi organisé par les deux frères Issartel: atelier
couture.
Mais rassurez vous c'est réparé et dès demain on renverra de la toile à la
poursuite du fameux ATIKA, notre catamaran concurrent direct....
Et oui, c'est ça la course; parfois on doit lever le pied...
Mais la route est encore longue et Christophe notre routeur a d'autre corde
à son ARC, sans parler de la motivation de l'équipage grandissante de jours
en jours malgré le temps éprouvant pour les petits bonhommes que nous sommes
au milieu de ce vaste océan...
Cette nuit on joue la sécurité et le repos bien mérité.
Menu du soir qui sera dégusté au "salon" (toujours pour franck):
- salade de tomate Mozzarela et basilic.
- jarret de porc aux lentilles.

Rassurez vous, mesdames, le moral est au beau fixe et le champagne ne va pas
tarder à prendre place dans le frigo pour fêter les Alizés...
Bonne nuit.
Amicalement
Loïc

Dimanche 28 Novembre

Ce ne sont pas quelques vagues qui vont nous
affecter !...
D'ailleurs , à l'instant Bertrand se met aux fourneaux, et Franck se met au fournil
C'est bon signe !

Nuit agitée

Dimanche 28 Novembre 10h locales ( 13 h France... on a changé de méridien)
La nuit a été difficile avec des bords de près dans une mer forte avec des creux de 5m, et un vent à plus de 30nds. Pas de trop de sommeil, donc, pour les uns et pour les autres.
Nous avons pu tout de même progresser comme nous le voulions et ce matin nous faisons cap au 210°, ce qui nous rapproche lentement du Sud.
La mer s'est calmée, et nous pouvons enfin mettre un peu d'ordre dans le bateau, prendre une douche, et préparer pour midi un vrai repas ( nous n'avons pas trop mangé depuis 24h...)
Il y a aussi à faire cet après-midi des réparations sur des avaries survenues sur la Grand Voile et le foc ( voile d'avant). A ce moment là, nous pourrons reprendre un peu de vitesse qui permettra d'enfin nous  éloigner de cette fichue dépression
François

samedi 27 novembre 2010

Photos du samedi matin 27

Pour un peu, on avait hésité à emporter nos cirés de gros temps..

Et encore, on ne vous met pas les photos de cet après midi "nettement" moins ensoleillées.
Contrairement à la météo, notre moral est au beau fixe.
Vos SMS ( envoyés gratuitement depuis la page Nous Suivre) surtout, car ils arrivent en direct sur le tél satellite, et aussi vos commentaires sur le blog, y participent.
Merci à tous

Le beurre ne fond pas

Bonjour à tous,
La veille du départ je me souviens d'un bon apéro bien arrosé autour d'un bon Chivas avec François, le skipper d'Atika II et son équipage.
Ce soir là, François tout simplement nous dit: "La transat c'est simple tu verras tu sors le beurre du frigo tu pars plein sud et ... quand le beurre fond tu prends la première à droite jusqu'au bout"
Et ben, malheureusement pour nous le beurre ne fond pas!!!
Mais que du bonheur de découvrir le potentiel de ce bateau qui ne cesse de nous épater...
Même au près ( et on en déguste depuis quelque temps déjà) , c'est fascinant :
plus le vent monte et plus on accélère, et plus on accélère plus on réduit la toile, et la on accélère encore. Donc aujourd'hui le programme c'était Grand Volie 2 ris et foc un peu enroulé (comprenez par là voilure réduite) à jouer à saute mouton toute la
journée à 10 nœuds face aux vagues.
Je pensais m'entrainer à naviguer au portant. Et ben non en fait c'est un entrainement pour la transat retour... Si c'est pas un signe ça?
Le point plus que positif dans tout ça c'est qu'on économise les bon vins.
Chouette il en restera plus pour les alizés...
Amitiés à tous je doit retourner barrer.
Loïc

C'est ça, la transat des Alizés ?

Samedi 27 novembre 12h locales
Sans commentaire !

vendredi 26 novembre 2010

Après le calme...

Samedi 27 Novembre 7 heures locales ( 9h France)


Message court car les conditions météo ne sont pas propices à passer beaucoup de temps devant l'ordi.
Comme prévu, le vent a forci cette nuit pour s'établir a 20 kts, lié à la 2éme dépression, avec une mer qui devient formée.
Nous faisons donc une allure de près cap Ouest, pour utiliser les vents générés par ce système dépressionnaire pour nous faire, au bout de 30 heures, descendre vers le Sud Ouest.
C'est une journée inconfortable et sportive qui s'annonce... mais au moins, nous avançons vite, à près de 10 kts.
Mais le mental est là!
François

La vulnérabilité et l'horizon !

L'homme, malade qui s'ignore, est vulnérable. La vie est fragile. C'est sûrement ce qui en fait la beauté pour les bien portant et l'âpreté pour les malades...
Suspendus aux éléments et à la mécanique de notre voilier, nous prenons conscience de la dépendance et de la fragilité d'un malade.
L'axe de baume casse et il nous faut réparer pour poursuivre, dépendant du matériel comme l'est un malade de ses médicaments.
Comme le malade de l'htap ralenti son pas, notre bateau n'avance plus sans vent.
Cependant, bien portant comme malade, notre horizon est limité, même aujourd'hui sans nuage. Que se cache t-il derrière? Que sommes nous prêts à
y voir ou à y construire ? Cet horizon indéfini est à l'origine de nos envies et surtout de nos espoirs.
Mais le plus important n'est-il pas simplement de pouvoir, voire de vouloir ou d'oser continuer à le regarder ?
Traverser l'atlantique, se marier, avoir des enfants, autant de projets qui paraissent fou à certains mais qui sont à l'origine de tant de satisfaction et d'amour partagé : les SMS de soutien de nos amis et de nos familles en témoigne.
De notre fragilité, comme de la maladie, naît l'urgence de vivre l'instant présent.
A Sylvain mon ami, Sokhiet son amour et Jules son fils.
Amitiés à tous
Bertrand & Co

Journée bricolage et récupération.

Vendredi 16 heures locales ( 18h France)
Vent 10Kts Ouest allure : au Près 6 Kts

La mer est aujourd'hui d'un bleu marine puissant, profond et la lumière magnifique.
Nous avons croisé un ketch de loin ce matin qui n'a pas répondu à notre appel VHF.
Il s'agissait probablement d'un gros monocoque participant aussi à l'ARC et ayant choisi comme nous la route Nord. Nous descendons progressivement vers le sud pour espérer attraper les alizées d'ici 3 à 4 jours.
Chacun récupère à sa façon de la forte mer que nous avons eu les 48h précédentes : aération des cabines, douche, lessive, bon apéro, musique, lecture. Et pour profiter de cette acalmie un petit coteau du Langedoc a accompagné le rizzotto de Loïc et le "suprême" de volaille de Bertrand (que je n'ai pas osé tenter !!)


Loic est monté en haut du mat (Cf photo prise en haut du mat) vérifier le Réa qui bloquait un peu : piéce permettant de faire passer la drisse de la Grand Voile en haut du mat.
Un atelier couture est en cours depuis ce matin pour renforcer l'oeillet du point d'écoute de grand voile dont certaines sangles étaient fatiguées.
La vie à bord a maintenant son rythme ses repéres, chacun est solidaire et je pense s'imprègne profondément de tous ces instants si singuliers.

Merci à tous de votre soutien et vos encouragements (uniquement par SMS svp sur le blog sans oublier de signer)
Julien