lundi 6 décembre 2010

Poussières célestes

S'il est un moment privilégié, c'est bien celui, où, quand les lumières du carré s'éteignent une à une, je m'allonge dans l'obscurité du cockpit... à regarder le ciel.
La nuit est totalement noire, sans lune, depuis des jours (puisque maintenant celle-ci se lève et se couche en même temps que le soleil).
La myriade d'étoiles de la voûte céleste s'offre chaque soir à mes yeux avec chaque fois le même émerveillement. Nous avons appris à reconnaître quelques étoiles qui nous accompagnent ainsi
depuis des nuits : la constellation d'Orion avec ses deux étoiles majeures Rigel et Beltegeuse, les 3 étoiles alignées dessinant sa ceinture, ( sans compter la nébuleuse d'Orion, nuage de gaz et de poussières, seul amas galactique visible à l'oeil nu ou aux jumelles).
Sirius, non loin de là, se situe, avec Orion, dans notre tableau arrière, à l'Est en début de nuit, pour se retrouver dans les haubans, à l'avant, vers
l'Ouest, juste avant le lever du jour.
Il y a aussi, la très brillante planète Jupiter, presque au zénith, qu'il ne faut pas confondre avec une étoile.
Vega (dans la constellation de la Lyre) , étoile très lumineuse, reste dans le cadrant Nord Ouest de notre voute céleste.
Et puis, on ne peut manquer Venus, première levée et dernière couchée ( photo jointe)
Il ne se passe pas plus de quelques minutes, que, les yeux écarquillés, on ne voie une étoile filante (astéroïde)
( ... toujours faire un voeu !)
Et puis, cette bande laiteuse, qui partage le ciel, n'est autre que la
voie lactée, c'est à dire notre galaxie vue par la tranche, comme si on était situé au milieu du disque...
Nous ne voyons , à l'oeil nu, que 2500 étoiles.
C'est plus qu'infime par rapport aux 120 milliards d'étoiles composant notre propre galaxie, et encore plus microscopique comparé aux milliards de galaxies de l'Univers.
Tout cela a de quoi donner le tournis, et induit bon nombre de réflexions, et de questions sans réponses :
- L'univers est il fini ou infini ?
- comment imaginer, avec notre échelle de temps, que la lumière de Rigel que nous perçevons cette nuit, a été émise par cette étoile il y a 1400 ans.. et ne parvient à notre oeil qu'aujourd'hui ?
- qu'y avait-il avant le Big Bang ?
- pourquoi dans ces milliards de galaxies, la vie n'existerait-elle pas, sous quelque forme que se soit ?
- et bien sûr, on ne peut s'empêcher de penser à une dimension plus mystique de la naissance de l'Univers et d'un possible Grand Ordonnateur...
Avant que , hypnotisé par un tel spectacle, le sommeil ne gagne, j'imagine que les grands navigateurs, de Magellan à Vasco de Gama ou La Pérouse ont, eux aussi navigué sous ces mêmes étoiles, et les ont utilisées pour traverser les océans.
Ils les connaissaient déjà parfaitement ( puisque nommées et répertoriées par les Égyptiens), et c'étaient leurs guides dans ces longues traversées. Je termine donc ma rêverie par des pensées mêlées d'admiration et d'effroi pour ces fantastiques marins, aventuriers partants à la découverte de terres hypothétiques au delà de ces mers inconnues, sans réel espoir de retour...
Parmi les compagnons timides qui partagent la solitude d'un quart, volé à la course du temps, le fait de barrer sous les mêmes cieux et en suivant les mêmes étoiles qu'on cotoyé ces navigateurs est un privilège et un instant
de bonheur !
François

1 commentaire:

  1. Merci à tout l'équipage de convertir mon capitaine au poisson. Vous avez un grand mérite de pouvoir pêcher à son bord. J'avais pas encore réussi jusque là.
    Allez mon p'tit lolo, encore quelques milles et la viande rouge t'attend. On t'attend pour faire la java jusqu'au bout de la nuit. Claire est chaude comme la braise...
    Un de ses fidèles et courageux équipiers : Brice.

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